Texte de
présentation de la Kabyle 2013 : La Kabyle : une rando
nommée désir
Faire glisser la
Kabyle du printemps à l’automne a été une réussite. Les accros
du VTT, celles et ceux qui n’en loupent pas une, une rando,
n’ont pas manqué de le dire et de le faire savoir sur les sites
et blogs. L’info va vite mais c’est encore mieux de le dire ici
pour que vous en profitiez à votre tour. La source de l’Erve
entourée de majestueuses collines offre un merveilleux écrin
pour cette rando longtemps rêvée, ardemment désirée, devenue
enfin réalité, grâce à vous, à vos encouragement, à votre
persévérance. Preuve éclatante que le Tour de la Mayenne VTT,
c’est bien vous qui le faites avancer, à chaque tour de pédale,
à chaque sortie. Et surtout, en vous arrêtez pas en si bon
chemin, succombez une nouvelle fois au désir !
Texte de
présentation de la Kabyle 2010 :
Le retour de la
promise
Eh oui, elle
revient ! Elle n’en pouvait plus de vous voir soupirer, sous la
pluie, dans le vent sous la boue. Certes, elle doit se mériter
mais elle sait maintenant que vous lui serez fidèles, après tous
les efforts que vous avez fournis. Alors elle a décidé de
laisser tomber sa robe de printemps, humide et froide, pour
s’enrouler dans les longs voiles mordorés de l’automne et les
faire onduler depuis les berges de l’Erve jusqu’aux crêtes des
Coëvrons. Il ne vous reste plus qu’à vous laisser prendre dans
ce tourbillon avec des roues de lumière.
Texte de
présentation de la Kabyle 2009 :
Une première
est rarement facile. Navigateurs et alpinistes en savent quelque
chose. Mais depuis la Kabyle 2007, les vététistes peuvent en
témoigner à leur tour ! Ce fut vraiment l’Apocalypse :
dénivelés, descentes, déluge, dérapages, déjantage, débourrage,
délire, bref la démesure totale en matière de VTT en Mayenne.
Et, à l’arrivée comme au départ, les mêmes sourires, d’accord,
un peu plus crottés, mais tellement beaux à voir ! Alors ne
loupez sous aucun prétexte ce grand rendez-vous du VTT. Le
soleil ? c’est vous qui l’avez en vous et tellement gros, en
plus, que ça se voit dehors.
Résumé de la Rando
2007 :
Reprise molo sur le 17
Voutré, cœur de village, 8
heures, la place de la mairie est déjà bien animée en ce dimanche
matin. Banderoles, balisage, parterres fleuris, petite fontaine, salle
d’inscription nickel, hôtesses souriantes, café, part de gâteau aux
vertus magiques paraît-il, quel accueil ! Le jour et la nuit avec les
conditions matérielles de Salica mais toujours le même savoir faire de
l’équipe du CA Evron VTT. Ça met en confiance le vététiste qui
enfourche sa monture après des mois d’abstinence. Pas fou quand même
je mets le cap, molo, sur le 17. Passage au pied de l’église sans
clocher pour enfiler une ruelle bordée de vieilles bâtisses et déjà la
sortie du bourg est là avec les maisons proprettes d’un lotissement
ouvert sur les champs et les collines Le fond de l’air est frais,
ladio ! ladio ! tout comme est fraîche l’eau des flaques qui dorment
au fond des ornières. En lieu et place de la montée dont parlaient les
organisateurs c’est quasiment de la roue libre depuis le bourg et
voilà t’y pas que ça descend encore, direction la voir ferrée qui
serpente au fond de la vallée. Il y a sûrement anguille sous roche
mais pour l’instant ça serait plutôt des truitelles dans le joli
Merdereau vu le cours d’eau bien claire que j’essaie de suivre sans
faire un plongeon d’un mètre. Exercice d’équilibre et de pilotage sur
patinoire en pente, ça commence bien. Les réflexes n’ont pas le temps
de se remettre en place qu’un talus m’oblige à mettre le pied à terre.
Façon de parler, parce qu’en fait de terre c’est un beau tapis d’herbe
tendre mélangée à de la boue du jour qui s’étend devant ma roue avant
qui ne s’attendait pas à un hors-d’œuvre aussi copieux. Occupée à
avaler cette pitance elle remarque à peine attention à un TGV qui file
à quelques tours de pédale de là. C’est mieux pour le moral. La forme
revient peu à peu quand soudait se profile derrière une haie la
silhouette gigantesque d’un scarabée jaune. Le temps de lever le nez
du guidon et me voilà rassuré. Non , je ne suis pas au pays des
Minimoys, c’est tout simplement un immense hangar qui abrite des
montagnes de matériaux tirés de la carrière et concassés avant d’être
chargés dans des wagons attendant sagement sous un crachin qui
commence à tomber. Rassuré c’est vite dit car qui dit carrière dans le
coin, dit Kabylie, qui dit Kabylie dit montagne et donc montée. Fini
donc les flâneries bucoliques matutinales. Bientôt les gars du club
qui sécurisent le franchissement de la grande route me font signe
d’arrêter. J’en profite pour jeter un coup d’œil vers le bord de mon
casque et là, grand flou, un brouillard épais dévore la montagne.
Pourtant sur le site du Tour de la Mayenne j’ai bien vu une photo,
même que j’ai hésité à prendre mon maillot de bain tellement le lac
était beau. Pas de panneau indiquant le lac, une barrière de chantier
et rien que des flèches rouges dans un univers minéral. Soit j’ai dû
me tromper, soit c’est le site qui n’est pas à jour. Pas le temps de
choisir entre ces hypothèses, la piste se redresse et vu que je n’en
vois pas le bout je préfère sagement monter mes pignons puis
finalement me mettre sur l’avant-dernier et passer sur le petit
plateau. L’heure de raccrocher n’a pas encore dû sonner puisqu’au fil
de l’ascension je dépasse des petits paquets de randonneurs, visages
trempés par la pluie ou par l’effort, je ne sais, mais qui ont opté
pour la montée à pied. Ils en ont du courage, car la côte est encore
longue, mais sûr qu’un jour ils connaîtront à leur tour le bonheur de
se retourner pour contempler l’ascension dont ils seront venus à bout
sans mettre pied à terre. En attendant toujours pas de lac en vue. La
purée de pois est aussi épaisse et l’ambiance finissent par me
rappeler les pistes de la Trans-pyrénéenne, baignées de brouillard
après un orage dont je me demandais à chaque fois s’il ne s’était pas
déversé exprès dans mon sac à dos à kilos. Mais là-bas c’était mille à
douze-cents mètres de dénivelée et à peine m’étais-je plongé dans ces
souvenirs que déjà la moulinette s’emballe me ramenant à la Kabyle.
La pente s’abaisse, plateau du milieu, à peine le temps de relancer et
un abri pour panneau touristique sort de la brume. Le panneau a dû
s’envoler il y a longtemps. Il ne reste que le toit vermoulu. Le vent
gonfle d’un bruit sourd les touffes de baliveaux, la crête est là. Je
m’approche d’un petite barrière qui borde l’autre côté de la piste.
Une pente de roc et d’herbes rases plonge dans les nuages en
contre-bas de la piste. Décidément le dépliant touristique du CA Evron,
c’est pas vraiment ça ! Comme pour me punir de cette pensée
médisante, alors que je m’apprêtais à repartir une rafale balaie le
versant faisant apparaître comme par magie le fameux lac de la photo.
C’est donc vrai cette histoire de fée de la Kabylie. Là encore, pas
franchement le temps de me faire une idée, car après deux ou trois
lacets de plus en plus humides, une coulée de boue s’écoule tout
schuss comme de la lave visqueuse au travers d’un dédale de pierres
glissantes, de branches pourries et de feuilles mortes. De la vraie
glisse, pas besoin d’aller au ski ni d’aller en cure pour des bains de
boue. Tous les ingrédients sont réunis. Même ceux qui ont mis pied à
terre, si l’on peut dire, semblent amusés par la chose. C’est vrai que
c’est rare des conditions pareilles mais ça vaut le déplacement.
Quelques portions moins pentues obligent à pédaler pour garder
l’équilibre et passer sans encombre d’une ornière à l’autre ou plutôt,
d’un ruisseau de boue à l’autre. Tout à une fin, galère pour les uns,
nirvana pour les uns nirvana pour les autres, déjà l’asphalte est là
bien beurré. Un virage, une longue descente un freinage pour éviter
d’entrer dans le château de Foulletorte et un ravito se profile à
l’écart de la route. Ils ont finalement bien fait les choses au CA
Evron : un abri, au cul d’un fourgon, le tout le dos au vent, super
pour déguster brioches, fruits et autres boissons bienvenus. Pour
autant il ne faut pas se refroidir car la flotte et le vent sont de la
partie et tant qu’à faire en plein dans le nez. Une grande ligne
droite, onze heures sonnent au clocher de Saint Geroges-sur-Erve, un
virage à gauche, un autre à droite et un faux-plat montant, une
entre-côtes si vous préférez, regagne la lisière à travers le bocage.
La fatigue a dû en éprouver plus d’un. Un chapelet de randonneurs
franchit à pied les ultimes pentes, certains ont déjà trente bornes
derrière eux, voir quarante et puis le chemin empierré est tout lissé
de boue ou entrecoupé de racines luisantes jaillies du pied des haies.
Le vent et la pluie, eux, ne faiblissent pas et même pas possible de
dire que c’était un temps à ne pas mettre un chien dehors puisque le
chemin passe entre deux niches dont les locataires sont juchés sur le
toit occupés à aboyer au passage des hommes de boue. Franchissement
retour de la grande route, le but approche. Un toboggan sinueux
serpente à travers les prés, encore quelques flaques à fendre et c’est
le retour sur la terre ferme, sur le bon bitume, oublié l’espace d’un
petit tour dans un autre monde, celui du VTT et de ses fidèles de plus
en plus nombreux à chaque étape de ce merveilleux Tour de la Mayenne.
Sur la place, une foule crottée marron uniforme a remplacé celle
bariolée qui s’affairait autour de vélos nickels quelques heures
auparavant. Et sous la boue, sous la pluie, rien que des sourires !
Alors c’est sûr, si la fée de la Kabylie n’existait pas le VTT, lui,
l’a inventée.
Un dernier café, une part
de gâteau magique, en lavant les vélos sous l’averse qui redouble
chacun peut se dire, à la vue de l’eau boueuse dévalant le caniveau,
que grâce à lui le VTT marque un peu plus de son empreinte la
randonnée en Mayenne.
FB.
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